Etretat (76)

17 et 18 septembre 2017

Une longue et belle journée sur les falaises d’Etretat

Ah, Etretat et nous, c’est une longue histoire d’amour… Lorsque nous habitions dans l’Ouest parisien, c’était l’une de nos destinations préférées, la plupart du temps pour une très longue journée en famille et avec des amis, en voiture. Nous nous levions avant l’aube et rentrions tard le soir. Joyeux pique-nique sur les falaises de rigueur! Je ne compte plus le nombre de fois, en toutes saisons! Chaque sortie était une nouvelle fête, qui nous donnait la pêche pour entamer une nouvelle semaine au travail…

La nostalgie des bons moments passés nous y pousse à nouveau, maintenant que nous vivons dans les montagnes provençales, avec un Mont Ventoux omniprésent dans notre ligne d’horizon. Quel dépaysement que d’aller faire un tour sur de très hautes falaises qui plongent dans la mer, de se griser d’air marin, de contempler le va-et-vient des vagues, le vol des oiseaux marins…

C’est une sorte de pèlerinage que nous faisons sur la superbe Côte d’Albâtre, que nous avons arpentée avec enthousiasme dans tous les sens, de Dieppe à Etretat et d’Etretat à Dieppe… Même les valleuses les plus mystérieuses n’avaient plus de secrets pour nous… Certaines, comme la Valleuse du Curé, ne sont plus accessibles de nos jours, suite à des effondrements. (plus sur les valleuses ICI).

Et puis, une raison de plus pour revoir Etretat: les amateurs de beaux sites maritimes que nous sommes avons découvert avec émerveillement les Cliffs of Moher, en Irlande, falaises composées de schistes et de calcaires très sombres. Cet automne, pour le plaisir de la comparaison, visite aux lumineuses parois crayeuses d’Etretat!

Carte de situation du pays de Caux (en jaune) et de sa Côte d'Albâtre.

Côte d’Albâtre- Wikipédia

Notre chambre d’hôtes au Clos des Loges

Pour notre petit séjour de deux nuits, nous avons choisi un gîte rural en pleine nature. Nous y arrivons en fin d’après-midi, après les nombreuses averses orageuses de cette journée de mi-septembre, encore très estivale.

Le Clos des Loges

Le Clos des Loges

La pluie a lavé le ciel et le paysage. Le soleil éclatant fait tout sécher et met en valeur la superbe maison de maîtres en briques rouges, rehaussée d’élégants volets blancs. Des rangées de hauts peupliers la clôturent de toutes parts, sur buttes de terre surélevées. Un modèle parfait de ces clos-masures du Pays de Caux où nous sommes! Et comme il se doit, le bâtiment principal est entouré de multiples dépendances.

Plan type d'un clos-masure

Le Clos des Hautes Loges se situe à l’extérieur du joli village des Loges et à 6 km d’Etretat. Pas de problème de stationnement, ici! La cour est grande! Accueil chaleureux par la maîtresse de maison et découverte de notre chambre pimpante et romantique. Charme des vielles demeures familiales, où les meubles ont leur histoire et où les parquets craquent sous les pas…

Notre chambre romantique

Notre chambre romantique

Vite, un petit tour dehors pour croquer le lieu, très à son avantage sous le soleil doré du soir, dans son écrin d’un vert si irréel qu’on le croirait fluo… (c’est vrai qu’il a beaucoup plu ici cet été!).

Des ânes pas si bêtes que ça: ils savent appeler leur maîtresse pour la balade...

Des ânes pas si bêtes que ça: ils savent appeler leur maîtresse pour la balade…

Photo-souvenir inattendue: c’est l’heure de la promenade des ânes! Attachés dans leur pré, ils se languissaient de leur maîtresse, et, comme des enfants gâtés, ils n’ont cessé de braire qu’à son arrivée! Les coquins!

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Chaumière du Pays de Caux – Elle fait partie du Clos des Hautes Loges

Un p’tit tour sur la plage d’Etretat

L’envie de voir la mer et l’espoir d’un coucher de soleil depuis la plage nous poussent vers Etretat. Aïe! En septembre, par beau temps, qui plus est un samedi soir, nous avons du mal à trouver une place de parking, même à une certaine distance du centre, ils sont tous bondés! La configuration de la ville, une valleuse coincée entre ses falaises, pas de solution évidente et pratique. Mais aussitôt garés, nous avons déjà pardonné à la célébrissime Etretat, où tout le monde veut aller en même temps à la belle saison, y compris nous-mêmes! Le site des Falaises d’Etretat étant depuis 2013 membre des Grands Sites de France la ville mettra certainement son point d’honneur à améliorer les stationnements, qui sont un vrai problème, pour obtenir la labellisation.

Mais pour l’instant, l’important, ce sont les falaises et la mer… Voyons donc…

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Nous rejoignons la plage à la hâte. Grande déception! Les feux du soir devraient être éclatants à cette heure, mais d’épais amas de nuages jouent les trouble-fête! Rideau définitif sur le spectacle! Nous nous consolons en restant encore un bon moment pour admirer les petites lueurs rose-orangées qui teintent l’horizon. Aurons-nous plus de chance demain?

Pêche au crépuscule

Pêche au crépuscule

Nous sommes à marée haute et ce sont les pêcheurs à la ligne qui font le show ce soir, dans le clair-obscur du crépuscule. La pêche est excellente, il suffit de voir la quantité incroyable de maquereaux posés à même les galets, dont certains frétillent encore!

La nuit tombe sur la plage d'Etretat

La nuit tombe sur la plage d’Etretat

Puis la nuit se pose doucement entre les falaises d’Aval et d’Amont, reliées par leur belle plage de galets…

En avant pour les falaises!

Après une excellente nuit, nous prenons le petit déjeuner le plus tôt possible, 9 h quand même, un peu tard pour les randonneurs que nous prétendons être aujourd’hui! Mais ne chipotons pas, la table est si joliment mise et il y a tout ce qu’il faut pour les gourmands que nous sommes, y compris, bien sûr, le sourire de la maîtresse de maison! Un groupe de jeunes Brésiliens et un couple de Britanniques sont d’agréables compagnons de table.

Petit déjeuner au Clos des Loges

Petit déjeuner au Clos des Loges

Nous déboulons sur l’un des parkings d’Etretat alors que les 10 heures sont déjà bien tassées. Heureusement pour nous, la foule de la veille semble encore être au dodo et nous savourons le fait de pouvoir nous garer aisément à distance raisonnable du centre. Mais comme nous sommes dimanche et que la météo est optimiste, nous ne serons pas seuls longtemps!

Quelques mots sur Etretat

Un peu de marche pour gagner le centre d’Etretat puis les falaises. Cela rafraîchit nos souvenirs! Nous passons devant la belle propriété de Maurice Leblanc, qui est maintenant un musée. Il est le créateur très inspiré du personnage d’Arsène Lupin, le gentleman-cambrioleur si séduisant, aux aventures énigmatiques et palpitantes qui se déroulent en Normandie et bien sûr à Etretat! Qui n’a adoré le lire! (plus ICI).

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En gros la ville ressemble à ce que nous avons connu. Oui, de nombreux aménagements appropriés, davantage de fleurissements, certes, mais pas de centre complètement piétonnier, dommage!

Il y a encore beaucoup de monde en septembre, j’imagine la folie du plein été! Les falaises sont si désirables… Les halles, quelques belles constructions à colombages, quelques hôtels de style balnéaire cultivant leurs allures Belle Epoque honorent la ville, tandis que de malencontreux cubes de béton anguleux jurent toujours sur l’ensemble du front de mer…

Mais il ne faut pas être trop sévère, Etretat la célébrissime du 19 e s., a subi bien des catastrophes:

Le petit village de pêcheurs presque inconnu est devenu célèbre du jour au lendemain en 1820 parce qu’un artiste-peintre, Eugène Isabey, s’est pris d’amour pour lui. Il a communiqué son enthousiasme à ses amis. Les falaises glorifiées par Monet, Delacroix, Jondkind, Boudin, Corot, Courbet, et bien d’autres, ont séduit une mouvance artistique internationale en quête d’inspiration, comprenant aussi des écrivains, comme Maupassant et Flaubert, et des compositeurs, comme Massenet, Bizet, Offenbach… Dans leur sillage, le tout-Paris mondain s’installa ou séjourna à Etretat, même les reines d’Espagne…

L’engouement pour le petit port de pêche a été si fulgurant que le bâti s’est agrandi dans un vent de folie, minimisant sans doute la vulnérabilité d’un site soumis à la fois aux coups de boutoir de la mer déchaînée et aux crues de la rivière du Grand Val, qui fut pourtant de tous temps ravageuse, même rendue souterraine. Inondations et coulées de boue à répétition, dans le passé, et récemment encore (8 inondations entre 1984 et 1999), ont causé des dommages dont il a fallu sans cesse se relever. La petite ville a pansé ses plaies, le perrey (la promenade surélevée) a été reconstruit.

L’on protège les fameux galets de la plage comme un précieux rempart naturel contre la mer, renforçant le perray surélevé à la façon d’une digue. Alors que le ramassage des galets était une source de revenus, autrefois, car ils étaient destinés à de multiples usages, leur collecte même symbolique, est prohibée maintenant, interdiction donc d’en rapporter un seul comme souvenir! Mais, ironie de la nature, quelquefois c’est la mer qui les emporte tous, tout de go… (voir ICI).

La dernière guerre mondiale a, elle aussi, été très violente pour Etretat, laissant des dégâts considérables. Les occupants allemands ont pillé et détruit casino et villas et érigé d’horribles bunkers pour contrer les Alliés. Des batailles navales acharnées ont eu lieu dans la baie d’Etretat, où deux bateaux de guerre allemands ont été coulés (voir ICI). Les Allemands sont encore restés jusqu’à la libération de la ville par les armées de Dwight Eisenhower. Evidemment, c’est sans doute la reconstruction précipitée après la guerre qui laisse un disgracieux héritage en béton…

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Je cherche du regard les caloges sur la plage, ces vieux bateaux de pêcheurs (caïques) recyclés en boutiques, qui m’ont toujours tant plu. Je n’en repère qu’une seule, qui sert de bar sur la promenade de la plage. Il me semblait qu’il y en avait davantage, autrefois? Elles apportaient leur touche de couleur locale et manquent certainement aux peintres, qui les mettent volontiers en premier plan sur leurs tableaux.

La plage de galets semble heureusement préservée et toujours aussi belle, encadrée de part et d’autre par ses deux falaises célébrissimes, celle d’Aval et celle d’Amont, peintes par tant d’artistes amoureux du lieu.

Pas grave si le temps est d’un gris un peu cotonneux ce matin, sous les nuages chaotiques qui retiennent encore les rayons de soleil. C’est sans doute dans l’ordre des choses, puisque nous sommes à marée haute. La brume se lèvera avec le reflux, espérons-le!

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Le festin des oiseaux

Comme hier soir, les pêcheurs à la ligne s’affairent de nouveau avec succès tandis que les goélands scrutent les vagues pour se jeter sur la nourriture ramenée par la marée… De leurs gros becs ils remuent vivement les galets léchés par les vagues à la recherche d’un poisson ou d’un crustacé. Ou bien, ils plongent carrément dans l’eau pour se saisir d’une proie. Et ça se chamaille en chœur et à grands cris, pour un rien… C’est déjà un peu la panique car la mer commence à refluer…

Quelle chance pour les photographes que nous sommes: les oiseaux pêchent en bordure des vagues, proches de nous, donc à une portée acceptable de nos modestes téléobjectifs, peu appropriés à la photographie animalière distante.

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Un goéland argenté vient de saisir un petit poisson en plongeant dans l’eau

Il faut cependant être assez vifs pour les saisir en pleine action! Quand le poisson est dans le bec de l’oiseau en plein vol, par exemple. Ce spectacle vivant est fascinant, et nous nous attardons longuement.

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A marée basse on peut se promener au pied de la falaise d’Aval et apercevoir les ruines des parcs à huîtres spécialement construits pour la reine Marie-Antoinette, qui raffolait du goût spécial de ces coquillages d’Etretat. Ils se situent au niveau de la résurgence d’une rivière souterraine, ce qui permettait l’affinement sur place. Étrange endroit pour des parcs à huîtres, à l’exploitation très éphémère… Cela ne cacherait-il pas autre chose? (voir ICI). On peut aussi rejoindre un trou dans la falaise, surnomme le Trou à l’homme car un Suédois s’y serait échoué après un naufrage.

Prudence sur les falaises!

Puis, passant devant les cabanes de pêche, nous partons à l’assaut des falaises qui atteignent, côté Aval, plus de 70 m de hauteur verticale. Dans l’ordre: falaise d’Aval, Aiguille, Manneporte et Falaise d’Antifer. Une promenade qui promet d’être tranquille aujourd’hui car le temps est sec et sans vent, et le grand beau arrive.

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Le sentier s’étire en toute sécurité sur un épais replat herbeux et broussailleux, entre le prestigieux terrain de golf (18 trous, 6011 m) et les abrupts des falaises, qu’il est prudent de ne pas approcher. D’après l’arrêté municipal, il est même interdit de quitter le sentier et de se promener au pied des falaises.

En s’en écartant un peu – à nos risques et périls! – il faut bien regarder où l’on met les pieds car l’herbe est pleine de creux et de bosses. Et il vaut mieux garder une bonne distance de sécurité des à-pics, car la roche crayeuse est fragile et friable, et les éboulements intempestifs sont fréquents. Quelquefois ce sont des pans entiers de falaise qui se décrochent de façon spectaculaire. (voir ICI).

Les falaises cauchoises, suivant l’endroit, reculent de 10 à 50 cm par an. Le processus commence de façon souterraine, par infiltration des eaux de pluie dans les sols. La craie se dissout, le sol se fissure et se fragilise de l’intérieur. Côté mer, les fortes tempêtes font leur travail de sape au pied des falaises. Les deux érosions se combinent. Des maisons construites autrefois à une distance raisonnable de la côte peuvent se retrouver à l’aplomb d’une falaise menacée d’effondrement (voir ICI). Le plateau lui-même peut être fortement affecté par l’érosion invisible et des maisons et routes mises en péril d’être avalées par le sol!

Plan des randonnées

Plan des randonnées

Plan extrait du site officiel d’Etretat

La falaise d’Aval

Nous grimpons l’escalier en béton très raide qui nous conduit vers la petite plateforme qui domine, face à nous, la ville, la plage, ainsi que la Falaise d’Amont,sur le dos de laquelle on repère, comme des miniatures, la chapelle Notre-Dame de la Garde (oui, comme à Marseille!) et la flèche blanche du monument Nungesser et Coli.

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Une passerelle conduit à la minuscule Chambre des Demoiselles, nichée dans les pinacles érodés de la falaise d’Aval. Lieu de légende qui inspire poèmes et chants rappelant l’existence d’un vieux fort, par ici, maintenant disparu.

Nous ne sommes plus seuls, le sentier s’anime. Si, à l’oreille, le français domine, nous entendons aussi beaucoup de langues différentes, connues ou inconnues. Les visiteurs viennent quelquefois du bout du monde pour voir les merveilles d’Etretat, surtout s’ils on lu les mystérieuses histoires d’Arsène Lupin…

L’Aiguille

Après la Porte d’Aval, l’Aiguille apparaît. Impossible de ne pas penser au roman de Maurice Leblanc, L’aiguille creuse (1909), qui cacherait les trésors de rois de France. Mais, voilà, vérification faite par beaucoup de curieux, l’aiguille n’est pas creuse, mais bien pleine, et elle mesure 55 m de haut… (Lire tout le chapitre sur l’Aiguille creuse ICI).

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La Manneporte

Puis la majestueuse et massive Manneporte, la grande porte, surgit à son tour. Elle est si immense qu’un voilier, tous mâts dehors, peut passer sous son arche, paraît-il.

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La porte d’Aval, l’Aiguille et la Manneporte se placent ensemble avec grâce dans le paysage et s’ouvrent largement sur la mer. Nous avons devant nous l’un des plus beaux points de vue d’Etretat. Le soleil ravive les couleurs et ajoute des touches de turquoise à la Manche, lui donnant ainsi des airs de mers du sud!

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Manneporte, Aiguille et porte d’Aval

Oui, tout est toujours aussi beau que dans nos souvenirs. Le même émerveillement que par le passé nous saisit à chaque pas. Non, nous n’avons rien idéalisé, le site a gardé toute sa magie, c’est un grand bonheur de le constater! Nous restons rêveurs devant cet immense panorama que nous nous sommes approprié sentimentalement depuis si longtemps, et qui reste chargé de tant de belles émotions.

Pourtant, ce ne sont que des parois rocheuses qui tombent dans la mer, mais quelles parois!  De superbes strates de craie blanche soulignées par des silex blonds, roux ou bruns, quelques brèches herbeuses et des sculptures naturelles devenues aiguille, porte, éléphant ou rhinocéros, suivant l’imagination de chacun. Sédiments érodés, vestiges du crétacé métamorphosés en œuvres d’art par la nature, que nous ne cessons de redécouvrir et d’apprécier toujours plus… (voir plus de géologie ICI).

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Les vagues commencent à se fatiguer et remontent de moins en moins haut, jusqu’à dégager un large estran. Se révèle alors un immense boulevard de graviers et de sable, qui invite à flâner sur les galets et les fonds de mer, mis à nus pour quelques petites heures…

Les hardis aventuriers du pied des falaises peuvent découvrir de près une curiosité au drôle de nom, les Pisseuses, visible seulement à marée basse.  C’est une rivière souterraine qui s’échappe par des fissures dans la roche en formant des jolies cascades tombant sur les galets.

Les falaises d’Antifer

Falaise et Cap d'Antifer

Falaise et Cap d’Antifer

Les falaises d’Antifer ont du mal à repousser les nuages. Au loin, invisibles d’ici, se trouvent le phare du Cap d’Antifer et le port pétrolier du Havre.

Dans ces falaises se cache la belle plage des Tilleuls, qui, à marée basse, donne accès, par un étrange trou dans la roche, à tout l’estran qui longe l’ensemble des falaises. Nous avons grimpé à  plusieurs reprises dans ce tunnel pour voir la perspective de l’Aiguille s’inscrivant dans la Manneporte. Nous avons eu la surprise de voir que la grimpette était, à chaque fois, plus ou moins difficile, suivant la hauteur de la couche de galets, qui variait énormément, suivant que la mer avait été très agitée ou non.

Sur la falaise d’Amont

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La chapelle Notre-Dame-de-la-Garde

De retour dans la ville, et après une petite pause agréable à la terrasse d’un café, nous retrouvons des forces pour monter à la chapelle Notre-Dame-de-la-Garde (autrefois Chapelle des Marins). Trois cents marches nous permettent de vaincre une pente si raide que l’on ne pourrait la grimper sans elles! Excellent exercice pour se faire des jarrets d’acier!

La chapelle se situe à 85 m d’altitude, ce qui constitue le point culminant des falaises d’Etretat. Elle campe solidement sur ce mamelon qui domine la ville et nous offre une vue de toute beauté sur la falaise d’Aval et sur une mer qui commence à scintiller de myriades de paillettes d’argent, répandues là par le soleil, déjà déclinant.

La chapelle est ouverte et tout un chacun y pénètre, que ce soit par dévotion ou simple curiosité. Elle date de 1950. La précédente, de 1856, a été détruite par les Allemands en 1942. Et dire que les ouvriers qui ont construit l’édifice ont monté tous les matériaux à dos d’homme… De nos jours on peut monter à la chapelle par une petite route goudronnée, le parking est d’ailleurs plein de voitures. Nous-mêmes sommes montés à pied parce que nous le voulons bien!

Le mémorial Nungesser et Coli

Le monument Nungesser et Coli se trouve à quelque distance de la chapelle et lance vers le ciel bleu ennuagé sa longue flèche blanche, haute de 24 mètres, inclinée de façon spectaculaire à 60°. Cette oeuvre date 1962, en remplaçant une plus ancienne détruite par les Allemands en 1942.

C’est ici que les deux pionniers de l’aviation ont été aperçus pour la dernière fois depuis la France à bord de l’Oiseau Blanc, qui devait tenter de relier Paris et New-York pour la première fois, en traversant l’Océan Atlantique d’une seule traite. Ils disparurent à jamais… Pourtant, ils n’étaient pas si loin de réussir puisque de nos jours on pense, indices à l’appui, qu’ils se sont abîmés à Saint-Pierre et Miquelon… Ironie du sort: ce fut Charles Lindbergh qui relia New York et Paris avec le Spirit of Saint Louis, quelques jours seulement après leur disparition. (Plus ICI). Dommage, le musée est fermé!

Falaise d’Amont

En attendant le coucher du soleil…

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L’après-midi est déjà bien entamé. Pour attendre le coucher du soleil, nous décidons de redescendre de la chapelle et de rejoindre la superbe plage d’Amont pour nous reposer sur les galets.

L’animation y est multiple et variée, bon enfant, et fort intéressante à observer: une drôle d’aile volante dans le ciel, jeunes surfeurs en apprentissage, randonneurs, pique-niqueurs, séance photographique avec de jeunes enfants, amoureux qui s’enlacent, poses de méditation, baigneurs courageux, pêcheurs à la ligne et retour des goélands affamés, car la marée remonte doucement…

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Les parois blanches prennent peu à peu des teintes d’or et de cuivre que l’on n’oserait imaginer, tant elles sont éclatantes. Le scintillement de la mer s’accentue.

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Le soleil baisse et fait scintiller la mer

Et lorsque nous regardons vers la porte d’Aval, nous y voyons, dans un magnifique contre-jour d’un noir profond, la belle silhouette d’un éléphant, sa trompe dans l’eau, et les contours de ses grandes oreilles! N’en déplaise à Guy de Maupassant, qui lui, voyait la forme d’un éléphant, non en Aval comme nous, mais en Amont!

Toutes les bonnes choses ont une fin. Le soleil entame sa descente et nous finissons notre longue et belle journée à Etretat par un coucher de soleil splendide sur la porte d’Aval… Les vagues de plus en plus insistantes nous chassent des galets, nous signifiant que le spectacle est terminé, pour aujourd’hui!

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Carnets de balade du Carnet de balade Office de Tourisme Etretat (avec plan des falaises)

Pour tout savoir sur Etretat, l’excellente visite guidée par l’équipe de « C’est pas sorcier »!

 

 

 

 

 

 

 

 

2 réflexions sur “Etretat (76)

  1. Bonjour à Vous Deux
    De surcroit nous y sommes allés fin août, beaux regards sur l’ensemble de la région, une approche des sujets qui peuvent être méconnus ou ignorés. Très bien, tant dans la qualité photographique que des commentaires, lesquels très pointus apportent beaucoup.
    Danièle et Christian

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    1. Ah, chers amis, votre appréciation me touche infiniment! Maintenant que j’ai tout mon temps, je peux aller plus au fond des choses après avoir fait un voyage. Cela émoustille mon intellect d’essayer de comprendre ce que j’ai vu, même fugitivement. Je profite ainsi plus longtemps de nos beaux voyages… Nous sommes actuellement à Névache, près de Briançon et je dois dire que la récolte de photos est déjà bonne après seulement un jour de lumières fabuleuses… A suivre sur ce blog!

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